Serge André-Monti recrée la lumière dans des paysages exposés à Carouge.
Laurence Chauvy
Publié mardi 13 novembre 2007 à 01:01
Dans ses pastels, Serge André-Monti saisit des instants du paysage, opère par touches afin de livrer différentes facettes de ce genre pictural. Le carton d'invitation de son exposition à Carouge rend justice à la manière dont il travaille et réunit, dans le format carte postale, neuf visions de champs et de montagnes. Sérigraphe de formation, l'artiste genevois a notamment travaillé auprès de Pierre Terbois à Genève et du peintre espagnol Jorge Castillo à Berlin. Aujourd'hui installé à Saint-Cergue, il livre le fruit, en images, de ses promenades à travers le Jura.
De plaine en plaine
Dans des formats réduits, le peintre parvient à introduire des effets lumineux diversifiés, dans des coloris qui, pour être parfois vifs (un jaune colza, des bleus aigue-marine, des mauves), n'en semblent pas pour autant s'éloigner du modèle. Soit des formes basses et trapues, les montagnes jurassiennes, des barrières de sapins qui à elles seules évoquent les prés et les champs qu'elles séparent, et presque toujours la ligne fine, la ligne claire, d'un chemin. Comme si le chemin, obligatoirement, devait paraître la trace lumineuse d'une étoile, pour mieux figurer la juste voie à suivre, être un élément positif dans le vaste paysage de la vie. Un fil blanc, qui vous mène de plaine en plaine et d'âge en âge.
Travaillés en atelier, ces pastels patients mettent en valeur le grain du papier, qui contribue à la sensation de brume et, par ses irrégularités, ajoute au mystère de ces paysages un peu fantomals, aux luminosités magiques, ancrés pourtant dans le réel. Les aspects changeants, mais délicats, du monde qui nous environne, si l'on y est attentif, valent mieux que les palettes chatoyantes et contrastées et les tracés alambiqués.